alexandrinades
« Pour rimer avec danaïde, est-il plus snob que Zénaïde ? On dirait que c’est fait exprès » songe un municipal aède, rimant à l’ombre d’un cyprès d’une quelconque thébaïde, à Hong-Kong ou Adélaïde ou quelque bled un peu plus près. Mais ce municipal aède, entendit-il crier « à l’aide » le ravissant bébé bipède qu’on affligea d’un tel prénom ? Après audit, je le concède force est de constater que non.
« Poète prends ton luth et sors ton astrolabe ! » Afin de voir toujours son bel Alex en train, Zénaïde lassée par les octosyllabes exige désormais de beaux alexandrins. Échappant au travers ridicule du crabe, cet humble fruit de mer un tantinet bourrin, ils ont cet apparat qu’ont les pur-sangs arabes et la solidité sans faille de l’airain. Son Alex, qui enquête un poil au Pausilippe, lui a smartophoné : « Ok sur le principe. Pour tout ce qui est vers, c’est à ma Zen de voir....
Est-ce une happy-end ou un Coup du Hangar à Cliff ( William) ? En cet instant j’avoue l’ignorer moi-même.
Un ange passe à tire d’aile. Exupère, un poil empêtré, cogite un plan pour s’exfiltrer du doux logis de l’infidèle. « Merci pour cette fricadelle que tu sûs si bien orchestrer, avec un poil de muscadelle. Mais Zen, hélas, je dois rentrer. » Zénaïde, un brin nostalgique, se pelotonna, c’est logique, dans les bras de son fin limier. Le héros, retour de campagne, honora sa souple compagne aux cris de douleur du sommier.
« Tiens ? Déjà la moto d’Alex ? — C’est ton keuf ? Il fait de la meule ? — Il l’a préférée au Solex. — C’est ça, paye-toi ma gueule. » « Bisous Alex, j’te présente Ex- upère. Ce n’est pas un ex. Nous avons une même aïeule. J’l’ai invité vu qu’j’étais seule. — Exupère ? Comme Exupéry ? Vous vous plaisez dans le Berry ? — Zen m’a parlé de votre enquête. — Ah bon ? Rien de pharamineux. Sinon un fichu sac de nœuds qui me prend gravement la...
« Ô nuit enchanteresse, chantonnait l’Ex à son réveil, elle tint ses promesses, je n’ai rien connu de pareil. » Pastichant les « Pêcheurs de perles », Exup se prenait pour un merle qu’aurait potassé tout Bizet. Dans son ardeur cette tigresse lui avait démis un orteil. Très cool, dissipant son ivresse. au zénith, frimait le Soleil. « Il est midi, bel Exupère ! J’t’ai mitonné un truc pépère, aussi goûtu que nos baisers. »
« Ton keum est keuf ? Tu me la coupes. — Mais c’est un keuf compréhensif ! Peux-tu me passer ta soucoupe tu vas voir, j’te dis pas le kif. Sois sûr que c’est sans entourloupe. sans recours au moindre additif. J’ai pris la recette en Guad'loupe dans un bidule associatif. » Exup’ examine la chose : une sorte de pâté rose agrémenté d’un peu de vert. « Ç’est un peu comme une meringue mais qui vous rend un peu brindzingue. Ton truc n’est pas piqué des vers !
Soucieux de carper Diem, le très instinctif Exupère négligea son train de l’aprèm pour pousser plus loin son affaire. Et celui du soir, idem. Qu’irait-il faire à Saint-Nazaire, alors que s’offrait un tandem aussi sexy que libertaire ? « J’aim’rais bien voir ta plantation. Je n’ai pas la moindre notion concernant la chanvriculture. — Tu peux dormir à la maison. Mon keum qu’est keuf est en mission. Je ne sais où dans la nature. »
— Te fous pas d’moi, c’est Exupère. C’était celui de mon parrain. — C’est vraiment le top, j’exubère ! Ça sort carrément du train-train. Un keum comm’toi doit goûter l’herbe. Perso j’en sais de la superbe. — Désolé je suis non fumeur. — Je n’arrêt’ pas de fair’ des gaffes. Je déconnais, n’y fais pas gaffe et conserve ta belle humeur. — Pas d’ souci. J’te la joue pépère. Planter ça ou du romarin. — Oh, rien d’extraordinaire. T’as l’air...
« Tu y viens souvent, au Métingue ? — J’n’étais jamais v’nu à Vierzon. — Pourtant j’t’ai déjà vu. C’est dingue. — Ce s’rait peut-être à Barbizon. — Tu n’vas jamais à Saint-Domingue ? — J’y ai mêm’fait de la prison. — Tu es en train de m'faire du gringue. — J’voulais rimer avec Vierzon. — Moi, mon prénom, c’est Zénaïde. — Tu as bien le look danaïde, genre intello super-canon. — Causes toujours tu m’intéresses. Toi tu sais parler aux...