Pêcher au cormoran

Sur une île bretonne au rivage enchanteur,
un jeune kayakiste, un tantinet poète, 

recueillit un beau jour, en pêchant la crevette, 

un bébé cormoran promis au prédateur.

 

Chez « Mimi la palourde », où tout un peuple écluse,

chacun le reconnaît, ce type est un cador.
Il avait appelé son esquif « Syracuse »,
de même il appela son oiseau « Salvador ».

 

Devenu moussaillon, le jeune palmipède 

s’affirma plus futé qu’un certain Archimède : 

dès lors qu’il s’immergeait, il sortait du poisson.

 

Mais gardant pour lui seul l’anguille ou la dorade, 

cet ingrat se montra bien vilain camarade.
Le pagayeur, meurtri, plongea dans la boisson.