Nous glissions mollement sur une eau translucide,
une toise au-dessus d’un sable diapré.
Il y crapahutait maints crabes intrépides :
des verts et des carmins, des bruns et des ocrés
À quoi bon résister quand la flotte est si tiède ?
Je bascule ma nef et la fait capoter.
Sans perdre une seconde, en valeureux bipède,
j’œuvre le processus aux fins d’eskimoter.
Je suis bringuebalé coque par-dessus tête
sous le regard surpris des joyeux crustacés.
Mais bientôt mes poumons gémissent : « c’est assez ! »
Pour survivre, il me faut accepter la défaite
et, giclant sans honneur de ce fichu cockpit,
convenir que je fais un bien pâle inuit.