Sonnet sanitaire

Ô rage, ô désespoir, j’ai brisé la lunette

en joli bois vernis qui coiffait mon vécé.

J’aurais du la choisir en plastoc. C’est trop bête.

Mais louons le Seigneur : je ne suis pas blessé.

 

Courons vite à l’hyper, au rayon des toilettes,

afin d’y acquérir de quoi la remplacer.

La blanche avec des lys me semble très coquette

et, comble de vertus, c’est la meilleur marché.

 

De retour au logis je retrousse mes manches :

prosterné, bras tendu, des douleurs plein les hanches,

j’essaie de combiner plomberie et yoga.

 

Vingt fois sur le métier je remets mon ouvrage. 

Enfin le soir venu, sur mon petit nuage, 

j’inaugure ce siège aux douceurs d’alpaga.