Le cornichon de mer

Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage

prennent à l’apéro, des cornichons de mers.

Ceux-là même qu’on dit cornichons de voyage.

Légèrement sucrés, subtilement amers.

  

Pour les qualifier, les épithètes pleuvent.

Ils feraient phosphorer le plus sot bourrichon.  

Ils tiennent bien au corps et l’on dit qu’ils émeuvent

le plus inébranlable à la vue d’un nichon.

 

Le poète est semblable à ce gentil concombre.

Il s’applique à mener son œuvre sans encombre, 

quand bien même il faudrait qu’il le fasse masqué.

 

Bien mieux que l’albatros, voyageur palmipède,

le cucurbitacée incarne bien l’aède 

qui aime à composer à l’ombre d’un bosquet.