La valise

C’est un trou de verdure où bloblote une fosse — une vraie fosse — avec ses eaux usées zurbaines et ses agrestes purins. Il y floflote une valise.

 

L’homme se penche. Il veut attraper la valise.

 

Une valise en cuir fauve, façon vintage. À peine éclaboussée par le passage des rats. Qui dut appartenir à quelqu’un de la haute. À un dealer. À une horde d’escrocs. Pleine de neige ou d’oseille.

 

L’homme se penche. Il veut à tout prix la valise.

 

Plus que vingt centimètres. Des effluves cruels font flipper sa narine. Plus que trois, deux, un, zéro. L’homme floflote un poil au flanc de la valise. Mais un rien de gadoue lui comble les narines et le transmute en orde marchandise.  Il s’éteint illico.