Éloge du plumeau

J’ai découvert l’existence du plumeau dans « Le secret de la Licorne », une aventure de Tintin. Majordome du château de Moulinsart, le très distingué Nestor, ne s’y déplace jamais sans cet ustensile surrané. 

 

J’ai craqué. Non sur Nestor, mais sur le plumeau.

 

Dans les hypers on n’en trouve qu’en plastoc. Grâce au ciel, j’en ai déniché d’authentiques, en vraies plumes et en vrai bois, dans une échope surranée de Nogent-le Rotrou. Aux pennes d’autruche, un tantinet tape-à-l’œil, un réflexe citoyen m’a conduit à préférer les faucilles colorées du coq. 

 

Pour un beau plumeau, c’est un beau plumeau !

 

J’ai failli l’exposer dans un soliflore. Mais c’était le priver de sa vocation : cueillir et conserver la poussière. Cette capacité ne doit rien à la magie mais tout à l’électrostatique. Hélas, bien vite il ne reste plus le moindre grain de poussière à capturer sur les meubles et sur les bibelots. Qu’à cela ne tienne, une fois mon plumeau dépoussiéré, je le promène ici et là. Juste pour la beauté du geste.