La glace était rompue grâce à son nouveau look.
Mais la blonde lorgnait toujours les militaires.
Après quelques vodkas, au bar c'était le souk.
Il préférait alors son antre solitaire.
Malgré le bloody-bitch, il n'avait pas encor
forcé, de Natacha, l'apathie boréale
et bâtissait, rêveur, sous les étoiles d’or,
des plans pour la muer en compagne idéale.
Grâce au ciel, Cupidon se pencha sur son cas.
Un jour qu'il sirotait, seul au zinc, sa vodka,
il vit venir à lui la sublime patronne.
« Frenchie, I need a cook. Do you want to help me ? »
Nanard s'ensoleilla, bien plus qu'il est permis.
Il accepta le job illico, tu m'étonnes !
Avant d'être mataf, Nanard fut apprenti
dans le meilleur restau de la cité corsaire.
Il sut rapidement flatter les appétits.
Le « Tovaritch » devint plus couru que Lasserre.
Natacha congédia son imberbe sous-off
et se languit enfin d'amour pour le frenchie.
Aux fourneaux il était bien meilleur qu'un Ruscoff.
Pourquoi pas au déduit, déduisit l'affranchie ?
« Darling, demanda-t-elle un soir à l’ostrogoth,
I would want a new name for this famous restau.
__ C'est vrai que « Tovaritch », ça fait trop prolétaire
pour les poules de luxe et les apothicaires.
Il nous faudrait trouver une enseigne un peu kitch.»
« Et si nous l'appelions simplement Bloody-bitch ? »