Dans un bout de campagne, oublié rue Malherbe,
envahit de cigües et de faux aloès,
avance à pas feutrés la tigresse de l’herbe.
Un bourdon s’en alarme et vrombit : « S.O.S ! »
Un lézard boulimique hésite dans la sente :
« Ce bel insecte vert est bien appétissant,
mais sa patte de fauve, un tantinet tranchante,
peut porter préjudice au reptile innocent. »
Qu’il se méfie le brave ; à l’ombre des ombelles,
abeilles, papillons, criquets et coccinelles
à tout instant se font occire. Apparemment,
rien ne peut assouvir la vorace ostrogothe.
Avec une ferveur digne d’une bigote,
la mante, après l’amour, dévore son amant.