Si le destin l'avait affublé d'un i, cette voyelle anodine qu’Arthur Rimbaud voyait rouge, le ptyx aurait au mieux servi à baptiser un irréductible gaulois.
Son y lui fait accéder à un tout autre univers.
L’hellénitude de cette voyelle — étrangement ignorée par le voyant des Ardennes — lui confère en effet cette dictinction qu’ont les vrais aristocrates et dont usent et abusent nos faux-amis d’Outre-Manche.
Néanmoins, sans l’intervention de Stéphane Mallarmé, cette noblesse orthographique n’aurait pas suffi à le propulser au premier rang des hapax.
En effet, quand bien même il ne vît en lui qu’un « aboli bibelot d’inanité sonore » dont la seule vertu était de rimer avec Styx, le ptyx doit rendre grâce à l’auteur des « Purs ongles très haut » pour l’avoir propulsé au rang des substantifs les plus prestigieux de l’imaginaire poétique.