Au cabaret « Le Tour du monde »,
sous le ciel gris d'Ushuaïa,
on sert de la wallonne blonde,
des nems et du jambalaya.
Presque tous les soirs, un rhapsode
au profil de mafioso,
y slame insolemment une ode
en globish de Valparaiso.
Si d'aventure l'assistance
lui réclame un nouvel opus,
il sait se faire violence
et récidive mordicus.
Pour éviter la sinistrose,
sur l'âpre « Tierra del Fuego »,
on vient ouïr le virtuose
et tester le whisky-tango.
Ça peut durer jusqu'à plus d'heure
sous la pendule rococo.
Ce poète, rien ne l'épeure
sinon de manquer de pisco.