Aube ferroviaire

A la pointe de l'aube, une locomotive

fauve et tintamarresque, éveille tous les coqs,

les merles du roncier, la vache admirative

et le petit poulain qui folâtre au paddock.

 

Un pinceau de soleil, propice à l'hirondelle,

vient adoucir un poil le roussâtre omnibus.

Depuis la nuit des temps allergique à Phœbus,

vers son coin de grenier s'enfuit la pipistrelle.

  

Cependant, olympien sur son coin de ballast, 

un garenne égaré se farcit son breakfast 

et, lorsqu’il a fini de brouter l’épervière, 

 

au coin du terrain vague en lisière du bois, 

il déflore illico la levrette aux abois 

qui promenait par là son pétillant derrière.